jeudi 5 mars 2009

Dior et les artistes chinois


Suite à différents articles que j’ai pu lire dans certaines revues sur l’exposition à Pékin, « Christian Dior et les artistes chinois », je me suis interrogée sur l’émergence des artistes chinois dans le monde de l’art.

Pourquoi Dior a t-il choisi l’interprétation des artistes chinois ? Pourquoi une exposition à Pékin ?

En effet la Chine est devenue une valeur sûre du marché de l’art. Les prix des différents artistes chinois ont rattrapé ceux des artistes américains ou allemands. Cette ascension devrait se poursuivre avec l’arrivée de nouveaux collectionneurs fortunés. En 2007 dans le classement établi par Artprice des 100 premiers artistes contemporains par produit de vente, figuraient 36 Chinois. Sur la 4ème marche du podium juste devant Jeff Koons, trônaient Zhang Xiaogang. Il y a seulement 5 ans un seul artiste chinois, Cai Guo Qiang, arrivait à se hisser parmi le top 100. La côte des artistes contemporains chinois aurait progressé de 1 050 % sur 10 ans ! Tout a commencé au printemps 2006 quand Bloodline series, de Zhang Xiaogang, a triplé son estimation haute à 979 000 dollars. En 2003 une de ces toiles ne dépassait pas 60 000 dollars. Au final Christie’s et Sotheby’s ont obtenu sur cette année 2006 un produit total de 190 millions de dollars en art contemporain asiatique contre 22 millions de dollars en 2004. Les stars de la scène contemporaine ont allègrement dépassé le seuil du million de dollars en 2006 et 2007 avec en tête Zengh Fanzhi. Une de ses œuvres de la célèbre série des masques montrant huit personnes masquées, un petit foulard rouge noué autour du cou s’est envolé à 9,6 millions de dollars en mai 2008 à Hong Kong. Il est suivi de près par Cai Guo Qiang, dont une série de 14 dessins est partie à 9,5 millions de dollars en novembre 2007. Viennent ensuite Yue Minjun avec ses œuvres « réalistes cyniques » montrant des personnages hilares traduisant le malaise de l’après Tiananmen, et Zhang Xiaogang, qui dépeint une famille révolutionnaire en costume Mao, figée, le regard morne. Sa toile Family Portrait, est partie à 4,9 millions de dollars en novembre 2007 chez Sotheby’s New York.

Attirée par cette envolée des prix, des maisons de ventes européennes sont entrés dans le mouvement, comme Artcurial qui a crée Artcurial China en partenariat avec le groupe de presse Sun Media, ou la Galerie Koller, qui a organisé à Zurich en juin 2007 sa première vacation d’art chinois contemporain. Jusqu’en 2000, les collectionneurs étaient surtout des expatriés et des Chinois d’outre-mer basés à Hong Kong. Les amateurs occidentaux comme le baron belge Guy Ullens ou l’ancien ambassadeur suisse en Chine, Uli Sigg, étaient encore peu nombreux. Aujourd’hui même un collectionneur de renommée comme Bernard Arnault s’initie au marché chinois, il est d’ailleurs l’initiateur de l’événement culturel de l’hiver à Pékin, « Christian Dior et les artistes chinois ». Depuis 2006, les fortunes chinoises continentales ont pris le relais accompagnés dans leur sillage par des gestionnaires de hedge funds, et autres fonds d’investissement en art.

Ce qu’il faut savoir c’est que l’internationalisation de la scène contemporaine chinoise est un phénomène récent. Cela remonte à la Biennale de Venise de 1993 qui présenta 13 artistes chinois. Dès cette année les dés étaient lancés, d’importantes galeries dont Marlborough à Londres et Bischofberger à Zurich, ont commencé à exposer ses artistes. Dans les années suivantes, l’avant-garde chinoise a été montrée dans plusieurs musées occidentaux : à Bonn, au PS1 de New York, au Centre Pompidou… En Chine des biennales d’art contemporain ont été crées notamment à Canton et Shanghaï, et des galeries ont ouvert.
Julie

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