lundi 9 mars 2009

Entretien avec un marchand d’art ancien

On se demande souvent si vendre de l’art rapporte vraiment ou si la plus valus n’est autre que le plaisir de vivre de sa passion.
Jacques Cerdain est marchand d’art ancien à bordeaux dans le quartier des chartrons depuis 29 ans. Nous lui avons posé des questions quant à sa vocation de marchant d’art.


Lorsque vous avez commencé dans les années 70, vous êtes vous tout de suite installé dans le quartier des Chatrons à Bordeaux ?
Jacques Cerdain : Au départ j’habitais aux alentours de Royan et j’avais ouvert un petit local où j’entreposais mes trouvailles pour les vendre. Cependant, je me suis vite rendu compte que pour faire fortune dans ce milieu il fallait travailler aux côtés des plus connus. Dans ce métier là tout est une question de carnet d’adresse. Et puis dans les années 80, le quartier des Chartrons à Bordeaux s’est beaucoup développé et surtout dans le domaine du commerce de l’art. C’était une chance de pouvoir trouver un petit entrepôt bon marché pour entreposer mes objets. Aujourd’hui c’est quasiment inabordable !

Vous parlez de « carnet d’adresse », comment- avez-vous fait pour vous faire une place à bordeaux ?

J.C : Je connaissais une amie experte en orfèvrerie, elle m’a beaucoup aidé à me faire connaître en m’invitant à différentes expositions, réunions, vernissages. Puis de fil en aiguilles j’ai gardé des contacts. Le monde du marché de l’art est très fermé, tout le monde connait tout le monde. Il faut savoir à quel moment garder ses secrets et à quel moment faire de bonnes affaires !

Pourrais-t-on parler de vocation pour votre métier ? A-t-on besoin d’une bonne dose de passion ?
J.C : Sans cette passion qui nous anime nous marchand d’art, nous n’irions pas très loin. Il faut être très patient pour faire ce métier ! Parfois il y a de bonnes surprises, parfois la douche est plus froide je dirais ! Ce qui est sur c’est que pour se lancer dans ce métier il faut être sur de pouvoir assurer ses arrières.


C'est-à-dire ?

J.C : Je mentirai si je vous disais que je ne suis parti de rien. J’avais des économies personnelles importantes et grâce à ça lorsque les affaires ne marchaient pas bien je pouvais être sur de vivre convenablement. Je pense sincèrement qu’une personne n’ayant aucune ressource personnelle ne peut pas réussir dans ce milieu. Très souvent on dépense plus qu’on encaisse et il faut pouvoir gérer ça sinon on coule très rapidement.

Que pensez-vous du marché de l’art ancien en ce moment ?
J.C : On dit que le marché de l’art ancien est en plein décrépitude, je ne pense pas que ça soit le cas réellement. En trente ans de carrière j’ai vu la mode changer plus de trois fois. Aujourd’hui on dit que le contemporain fait l’affaire mais les prix flambent et les acheteurs ne pourront plus suivre bientôt. Je suis confiant, même si le marché de l’art ancien n’est pas à son apogée en ce moment, il le redeviendra certainement dans très peu de temps !

Esther

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