Iconoclaste et talentueux, baroque et provocateur, l’Américain David LaChapelle est devenu une légende. Il présente pour la première fois en France une vaste rétrospective de son travail photographique à l’Hôtel de la Monnaie à Paris
Que penser de David LaChapelle ? De son art ?

Ses photographies, délicieusement baroques pour les uns ; prétentieuse pour les autres. L’ambivalence de ces images est d’autant plus forte qu’elles appartiennent au monde de l’art mais semblent issues de celui de la mode et de la publicité. Art et pub ! C’est sans doute pour cette raison que le monde de l’art que le monde de l’art n’a que mépris et dédain pour les productions du jeune photographe. Tout a basculé il y a une dizaine d’années. Les prix se sont envolés pou atteindre les 80 000 dollars. Désormais, les institutions se l’arrachent. Entre-temps, et non sans une certaine habileté, David La Chapelle a su donner à ses images une indéniable épaisseur, convoquant pour telle série la grande histoire de l’art (Deluge) ou recyclant pour telle autres les figures de la culture américaine (After Pop). Tout le génie et quelquefois toute la faiblesse de cet artiste est d’avoir compris ce que réclamait le public, de lui avoir fourni tout en convoquant les thèmes majeurs agitant la société contemporaine.
La pub et la photographie de mode, par leur capacité à investir les magazines et les autres médias, questionnent avec « pertinence » et ironie notre rapport au réel. David Lachapelle va s’engouffrer dans cette brèche où la différence entre créateur et créatif, entre art et pub n’est pas tant une question de talent, d’audace ou de technique que la capacité de l’image à toucher un public élargi. La photo de mode fut aidée en cela par quelques magazines. « W », « Another Magazine », « Thank » publient régulièrement des portfolios d’artistes. Vers 1994, d’autres comme « I-D », « The Face » et « Purple » poussent cette logique à son terme en croisant des articles sur des peintres, des écrivains, des intellectuels et surtout les nouveaux artisans de la mode. Tous endossaient avec plaisir l’image glamour de personnes passionnés par les nouvelles tendances et l’industrie du luxe. Côté photographie, les jeunes photographes de mode inventent dans ces pages de nouveaux principes de narration. Dans ce contexte, David Lachapelle devient vite une référence. L’homme s’est fait remarquer depuis le milieu des années 80 par sa capacité à investir sur un mode parodique la culture américaine. Ses séries, volontairement kitsch, se présentent comme de savantes mises en scène composées avec des acteurs, des décors, des assistants et des moyens techniques conséquents. Ses visions séduisent par leur caractère outrancier avec les poses maniérées des mannequins, la charge érotique qui s’en dégage. Autre particularité, les plus grandes stars lui font confiance : Elisabeth Taylor, Leonardo DiCaprio, Paris Hilton, Jeff Koons...Une partie de son succès vient de sa capacité à donner d’une personnalité une représentation décalée, plus cynique aussi, comme si le modèle s’amusait avec le photographe à « sur-jouer » ce qu’il incarne ou, au contraire, à le nier. Pamela Anderson par exemple est transformée en poupée offerte au regard, exacerbant les stéréotypes qu’elle et son corps véhiculent. Comme dans le Pop Art ces mises en scène exaltent l’image. Elles deviennent le lieu où s’inscrivent les incidents d’une vie imaginaire, et parodient, amplifient, déconstruisent l’univers des médias. La référence au Pop Art et à Warhol n’est donc pas innocente. C’est dans Andy Warhol qui en sont temps avait découvert le jeune homme et lui avait permis de publier ses premiers travaux dans la fameuse revue « Interview » dont il était alors le rédacteur en chef. Le jeune LaChapelle sort tout juste d’une école d’art de Caroline du Nord où il s’essaie à la peinture et au graphisme. Mais sa passion reste avant tout la photographie. Surtout la rencontre entre le maître et le jeune homme se déroule au mythique Studio 54. Lachapelle y est serveur et y découvre toute la faune de la ville, depuis les camés jusqu’aux célébrités et futures stars de la pop music. Lieu de la démesure, le night club invente alors un style de vie. La drogue y circule en abondance, les tenues les plus extravagantes s’exhibent, le sexe y e
st omniprésent et d’une indéniable qualité. En 2000, ile st même considéré par le magazine « American Photo » comme l’un des dix meilleurs photographes au monde. Entre-temps, il s’est construit une légende. Celle d’être un intime des stars mais aussi celle d’un photographe désireux d’investir les musées et les galeries. Pour cela, de séries en séries, il développe un style qu’il qualifie de « baroque pop ». Par baroque, il indique combien ses compositions refusent tout lien direct avec le réel. Figures et fonds disjonctent. Alors que les modèles s’affirment comme des symboles d’une attitude glamour, les fonds au contraire introduisent une sorte de mise en abyme où la misère, le délabrement, les catastrophes offrent le spectacle d’un monde à la dérive. Ce principe se retrouve dans sa série sur le Christ, Meditation, de 2003. L’environnement y est contemporain mais les différents personnages déclinent jusqu’au paroxysme les lieux communs d’une Amérique à la dérive (drogués, flics corrompus latinos déclassés..). Pour David Lachapelle, notre société a besoin que ses quatre vérités lui revienne d’un ailleurs qui lui fut interne. Et s’il s’interroge sur le culte de la personnalité (série plastic people, Excess, star system), le rapport ambigu de la culture populaire avec l’idée du luxe (Consumption, Acccumulation) et même le recours au divin comme refuge identitaire (Deluge, Heav
eb to Hell), ses images restent toujours des mises en scènes destinées à l’adhésion du plus grand monde avec leur composition kitsch. Certains y voient la l’œuvre d’un artiste très habile, véritable sophiste de notre culture. D’autres pensent que la « limite » frôlée par les images de David Lachapelle n’est pas une limite entre le social et son refoulé, mais bien l’adhésion béate à une idéologie qui réclame son quota de scandale et de contradiction pour mieux s’affirmer comme l’horizon infranchissable de nos vies.

La pub et la photographie de mode, par leur capacité à investir les magazines et les autres médias, questionnent avec « pertinence » et ironie notre rapport au réel. David Lachapelle va s’engouffrer dans cette brèche où la différence entre créateur et créatif, entre art et pub n’est pas tant une question de talent, d’audace ou de technique que la capacité de l’image à toucher un public élargi. La photo de mode fut aidée en cela par quelques magazines. « W », « Another Magazine », « Thank » publient régulièrement des portfolios d’artistes. Vers 1994, d’autres comme « I-D », « The Face » et « Purple » poussent cette logique à son terme en croisant des articles sur des peintres, des écrivains, des intellectuels et surtout les nouveaux artisans de la mode. Tous endossaient avec plaisir l’image glamour de personnes passionnés par les nouvelles tendances et l’industrie du luxe. Côté photographie, les jeunes photographes de mode inventent dans ces pages de nouveaux principes de narration. Dans ce contexte, David Lachapelle devient vite une référence. L’homme s’est fait remarquer depuis le milieu des années 80 par sa capacité à investir sur un mode parodique la culture américaine. Ses séries, volontairement kitsch, se présentent comme de savantes mises en scène composées avec des acteurs, des décors, des assistants et des moyens techniques conséquents. Ses visions séduisent par leur caractère outrancier avec les poses maniérées des mannequins, la charge érotique qui s’en dégage. Autre particularité, les plus grandes stars lui font confiance : Elisabeth Taylor, Leonardo DiCaprio, Paris Hilton, Jeff Koons...Une partie de son succès vient de sa capacité à donner d’une personnalité une représentation décalée, plus cynique aussi, comme si le modèle s’amusait avec le photographe à « sur-jouer » ce qu’il incarne ou, au contraire, à le nier. Pamela Anderson par exemple est transformée en poupée offerte au regard, exacerbant les stéréotypes qu’elle et son corps véhiculent. Comme dans le Pop Art ces mises en scène exaltent l’image. Elles deviennent le lieu où s’inscrivent les incidents d’une vie imaginaire, et parodient, amplifient, déconstruisent l’univers des médias. La référence au Pop Art et à Warhol n’est donc pas innocente. C’est dans Andy Warhol qui en sont temps avait découvert le jeune homme et lui avait permis de publier ses premiers travaux dans la fameuse revue « Interview » dont il était alors le rédacteur en chef. Le jeune LaChapelle sort tout juste d’une école d’art de Caroline du Nord où il s’essaie à la peinture et au graphisme. Mais sa passion reste avant tout la photographie. Surtout la rencontre entre le maître et le jeune homme se déroule au mythique Studio 54. Lachapelle y est serveur et y découvre toute la faune de la ville, depuis les camés jusqu’aux célébrités et futures stars de la pop music. Lieu de la démesure, le night club invente alors un style de vie. La drogue y circule en abondance, les tenues les plus extravagantes s’exhibent, le sexe y e


Charlotte, Esther, Florine et Julie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire